Du point de vue de la production de disques vinyles, les années 60 et 70 ont été riches de nombreuses collections de musique dite « lounge » ou « easy listening » sous forme de compilations et/ou de reprises, souvent associées à une iconographie sexy : Hit Parade Chanté, Top Of The Pop, Super Hits… Pour l’essentiel, ces disques sont tout à fait dispensables mais en y regardant de plus prêt, il y a parfois quelque chose à sauver. C’est le cas des Sexy Slow de Fausto Papetti.
Les oreilles qui collent
Fausto Papetti, c’est le spécialiste italien du slow repris au saxophone, un truc tellement sirupeux qu’on en a les oreilles qui collent. A la tête de son orchestre, il doit être responsable d’un bon paquets des bébés transalpins de cette période. Imaginez un peu : plus de 150 albums et autant de compilations, ça fait quelques litres de salive crachés dans le cuivre ! L’écoute intégrale d’un seul de ces disque est honnêtement un défi pour toute personne normalement constituée. Alors pourquoi cette attirance quasi magnétique ?
Graphiste oublié
Les pochettes bien sûr ! Une étude approfondie de nos exemplaires de Fausto Papetti nous apprend que la plupart des photos ont été réalisées par un certain Robert Dehesdin dans son studio situé place Vendôme. Choix des modèles, éclairage, composition : félicitations Mr Dehesdin, vos photos sont très réussies. Mais il y a un truc en plus qui rend ces pochettes identifiables au premier coup d’oeil : l’utilisation de cette superbe police et le choix systématique de deux couleurs à la fois contrastées et complémentaires. Encore un graphiste génial oublié par l’histoire de la musique.
Certains diront que la qualité de l’artiste est inversement proportionnelle à la quantité de nudité exposée en pochette. Comme dirait Perceval dans Kamelott : c’est pas faux. Mais, 40 ans après, on peut aussi voir dans cette série le témoin d’une époque que les Femen de moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et mesurer ainsi le chemin parcouru.